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Le bijou par Osmo
Osmo est un artisanat de l’instant. Au moment de la création, l’idée initiale se laisse évoluer au fil des gestes et des mouvements du métal. Façonnant ses prototypes elle-même, la créatrice a appris à capter les instincts de la matière brute. L’oeil attentif, la main souple, elle guide sans contraindre la spontanéité de l’argent en fusion (plus tard recouvert de 5 microns d’or pour en faire du vermeil) et le déroulement familier de la cire chaude. C’est ce qui donne à ses bijoux leur aspect d’énigme organique. Ils sont bruts et élégants, sincères et authentiques.
Avec l’ambition de renouveler le rapport entre pierre et métal, les gemmes sont incrustés dans le corps du bijou à l’aide d’un serti clos : ils semblent éclore de la monture. Mais comme une peau sertie dont les grains de beauté demeurent à l’abris des regards, le bijou Osmo conserve des trésors cachés, connus seulement de ceux qui le porte. À peine plus large qu’un grain de sable qui reste collé a la peau, la pierre fine logée là et comme presque oubliée dans le relief de la matière, est en osmose avec le métal qui l’accueille.
C’est cette relation intime entre le bijou et la personne qui le porte que la créatrice de Osmo, Violette Bacqué cherche à créer depuis ses débuts. Bagues, boucles d’oreilles, bracelets ou colliers, ils rehaussent la grâce du cou, de la main, soulignent le lobe de l’oreille, rendent son agilité au poignet. Ce mot évocateur, Osmo, le prénom d’un garçon imaginaire prononcé tout bas à l’oreille.
La créatrice
Fascinée par le corps, son essence ambivalente et éphémère, Violette approche les arts plastiques par la céramique à l’adolescence. Les aspérités dépassent selon elle les concepts normés de beauté et de laideur. A ces sculptures, elle ajoute des chaînes et d’autres éléments en métal. L’idée de joaillerie naît de là.
A 19 ans, la jeune artiste s’installe à Londres pour suivre le Bachelor de Joaillerie de Central Saint Martins, prestigieuse école de mode. Au cœur du bouillonnement culturel de la métropole britannique, elle partage sa passion avec une communauté d’artistes en devenir, aux projets aussi ambitieux que distincts. L’ouverture d’esprit et le soutien des professeurs l’aident à confectionner ses oeuvres dans les ateliers. Elle considère d’abord le bijou comme un projet artistique et ensuite l’idée de marque voit le jour avec les premiers prototypes de sa collection.
En 2021, un voyage à Jaipur, en Inde, cèle la vocation de la créatrice qui choisit le pays pour faire fabriquer ses pièces. Les ateliers de la capitale mondiale du bijou sont accessibles et ouverts aux projets naissants. Les rues recèlent d’artisans parmi les plus doués au monde.
mots par Alvaro Goldet